Vous apercevez un scarabée en travers du chemin. Puis vous marchez dans de la boue.
Le ciel est un peu gris. Vous trouvez six morceaux de viande séchée coincés sous un rocher ! On se les pèle sévère par ici, trouvez-vous. Vous laissez inconsciemment tomber par terre une de vos tranches de bidoche. Vous croisez un homme en train de refaire ses lacets. Une, puis deux de vos pensées s’envolent dans la poussière et dans le vent ! Vous vous sentez soudain un peu plus faible et vulnérable. Il s’arrête de pleuvoir. Mais pleuvait-il vraiment ? Seulement quelques gouttes. Peut-être qu’il ne va pas pleuvoir ? Vous laissez accidentellement glisser trois autres petits morceaux de viande séchée de votre poche sans vous en rendre compte ; il ne vous en reste guère. Vous entendez un bavardage de quelques pies dans les arbres. Vous trouvez neuf ou dix pièces d’or sur le sol ! Pas mal.
Puis vous vous souvenez ; une sorte de vieille femme, une voyante, vous avait dit quelque chose comme : « […], et vous les perdrez pour toujours. » À vrai dire, vous ne vous rappelez plus très bien. C’est alors, pendant que vous escaladez un rocher, que quatre de vos pièces d’or s’échappent en sautant de votre poche. Vous entendez de nouveau diverses pies. Votre ventre gargouille. Cinq de vos points de vie partent au néant. Vous entendez une pie qui jacasse.
Vous vous asseyez sur un rocher. La faim est décidément intenable. Vous vous résolvez à mourir.