
Jean aperçoit un mouchoir sur la table et se jette dessus. Luc le regarde d’un œil vitreux.
Yvonne pleure, elle glisse sur le pavé en frissonnant. Puis elle soupire, se relève et va s’asseoir sur le petit banc près de la table de pierre, dans les bras de Stéphane.
Jean geint en tenant le mouchoir ; il cache son front dans ses mains. Il est secoué d’un spasme. Il vomit. Luc pose sa bouteille qui roule sur le sol, se saisit de son mégot qu’il porte péniblement à sa bouche, tire de sa poche un papier et fait mine de le lire.
Églantine quitte tout à coup vivement les bras de Stéphane et se tient debout près de lui.
Luc se dresse, court comme un ivrogne à la cloche du bac et la secoue avec fureur en regardant Églantine. Jean examine le ciel en hochant faiblement la tête. Il sanglote et paraît fredonner quelque chose.
À son tour, Églantine court à la cloche du bac et la secoue avec désespoir ; ses joues sont baignées de larmes et fraîches comme on le dit des fontaines.
Luc la repousse, ils luttent. Églantine sort de son sein un petit poignard et blesse Luc. Elle s’écarte ; lui penche le regard vers son ventre : il a dans le flanc gauche une plaie assez forte.
De loin, Jean contemple la blessure de Luc qui paraît poisseuse. Luc s’approche de sa bouteille et la porte à ses lèvres. En titubant il va se rasseoir ; il baisse le cou et regarde le sol. Jean a brusquement un hoquet. Églantine et Stéphane se retournent. Luc lève péniblement la tête. Ils regardent. Jean est mort.