Fictions, faits, fabrications


La fiction est quelque chose qui n’est pas vrai, mais qui est raconté comme si c’était vrai.

C’est un monde imaginé, un lieu fictif.

Pourtant, le récit de la fiction peut utiliser des personnes et des lieux réels comme personnages ou décors.

La fiction est une forme de prose, de récit, qui décrit des événements et des personnes. Comment décrire l’invention de ces descriptions ?

Les histoires de fiction comportent généralement au moins un personnage auquel le lecteur peut s’identifier. Pour que le public puisse s’identifier à ce personnage, l’auteur doit le rendre attachant en montrant sa force et sa lâcheté, ses espoirs et ses rêves, ses hantises, ses défauts et, si possible, son inconséquence.

Si une histoire fictive n’avait pas de personnage attachant, elle ne parviendrait pas à inciter le lecteur à s’intéresser à l’histoire, qui n’est rien d’autre qu’un monde créé de toutes pièces par l’auteur.

Une fiction courte peut faire quelques lignes. À la rigueur, elle comporte un nombre illimité de personnages.

Une fiction assemble trois parties fondamentales : l’exposition (le début), l’action (le milieu) et le dénouement (la fin). Le dénouement d’une fiction courte conclut l’intrigue en résolvant tous les problèmes laissés par l’action et en mettant un terme aux questions laissées en suspens au cours de l’histoire.

Si l’on peut définir la fiction par un certain nombre d’opérations de narration, comment définir ce qui n’est pas la fiction ?

La non-fiction est un compte rendu du réel. Récit de personnes, de lieux ou de choses attestés par des faits. Or en latin, « fait » se dit factus.

Avec d’autres genres tels que la biographie et l’autobiographie (comptes rendus factuels de vies réelles écrits par les sujets eux-mêmes), l’histoire (compte rendu chronologique factuel de personnes et d’événements importants au cours d’une période donnée), l’essai (court ouvrage de non-fiction avec un énoncé de thèse et des preuves à l’appui) ou le journalisme (comptes rendus d’événements actuels écrits pour informer le public), la non-fiction (le non-fabriquant) tient donc le compte de tout ce qui s’est fait, pour ainsi dire, sans que l’on intervienne.

Quelle est la différence entre la fiction et la non-fiction ?

La fiction, c’est ce qui est fabriqué ; c’est l’intervention humaine.

Avec l’homme s’éteint la « non-fiction » ; avec le « fabriquant » commence la fiction.

D’une manière générale, lorsque nous disons que quelque chose est fictif, nous voulons dire qu’il ne dépeint pas la vie réelle mais qu’il est un fait de l’imagination.

La fiction est un mensonge.

Qui sont les écrivains de fiction ? des romanciers, des poètes, des journalistes, des scénaristes, tout le monde.

Le terme se réfère à l’origine aux formes narratives de la littérature, romans, nouvelles, pièces de théâtre. Il peut aussi faire référence à des concepts de droit pénal tels que la fraude et la tromperie intentionnelle lorsque l’intention est d’obtenir un avantage injuste ou illégal pour une partie au détriment d’une autre.

La fiction serait la fraude, la ruse. Toujours le mensonge. Toujours l’artifice. Toujours l’homme.

Tout ce qui est autre que fiction (la non-fiction) prend l’homme, la nature, etc. pour « fait », « acté ».

L’acte, tel est le matériau de la fiction.

En accumulant ces lieux communs sur la fiction, j’incite à ne pas prendre au sérieux le caractère plus ou moins attesté de certaines histoires qui sont présentées ici ; au contraire : moins une histoire est attestée, – plus elle paraît s’appuyer sur des éléments mal ajustés, aux angles étranges, aux bords qui achoppent – plus elle a de chances d’être vraie, c’est-à-dire humaine.